Budget 2026 : rejet historique du projet de loi de finances en premiere lecture
Dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 novembre, l’Assemblee nationale a rejeté en première lecture la partie recettes du projet de loi de finances 2026. Après plus de quatre semaines de débats, soit 125 heures et 2 246 amendements examinés, le vote s’est achevé par un score inédit : 1 pour et 404 contre.
Les faits en bref
- Date du vote : nuit du 21 au 22 novembre.
- Durée des débats : environ 125 heures.
- Nombre d’amendements examinés : 2 246.
- Résultat du vote : 1 voix pour, 404 contre.
- Premier rejet, dans l’histoire de la Ve Republique, de la partie recettes d’un projet de loi de finances en premiere lecture.
Reactions et positions
Les oppositions, de la gauche a l’extreme droite, se sont rangees majoritairement contre le texte. Jean-Philippe Tanguy (RN) a declaré : « Ce budget ne sera pas voté. Personne ne votera ce budget d’ailleurs tant vous en avez honte. Mais il est temps de partir ». Boris Vallaud, president du groupe PS, a souligne : « Ce soir… Le compte n’y est pas. Et puisqu’il n’y a pas une voix dans le camp du gouvernement pour soutenir cette partie des recettes, les socialistes voteront contre ».
Meme des deputes proches de la majorite se sont abstenus. Paul Midy (EPR) a explique : « Nous ne pouvons pas voter pour ce budget parce qu’il y a des horreurs economiques ».
Seul l’independant Harold Huwart a vote pour. Le matin suivant, il a ironise : « Heureusement que le ridicule ne tue pas. On aurait 577 morts a deplorer. » De son cote, la ministre du Budget, Amelie de Montchalin, a accuse les oppositions : « Les extremes, dans une attitude cynique, ont choisi de faire adopter des mesures inapplicables, au detriment des compromis. »
Conséquence immediate et suite procedurale
Le texte est desormais transmis au Senat dans sa version originale. Concretement, cela signifie que certaines dispositions adoptees a l’Assemblee ne figurent plus dans le texte envoye au Senat – par exemple la taxe sur les multinationales – alors que d’autres amendements jusque-la rejetes peuvent revenir, comme le gel du bareme de l’impot sur le revenu.
Calendrier et scenarii envisageables
Interroge sur la possibilite d’avoir un budget avant la fin de l’annee 2025, Eric Coquerel, president LFI de la Commission des finances, a estime que c’etait improbable : « Comment le gouvernement va-t-il se debrouiller ? … Eventuellement l’annee prochaine, a mon avis, c’est le plus probable. Il peut quand meme etre tente encore soit par le 49.3 soit par les ordonnances, c’est-a-dire de passer le budget sans vote. »
Selon le texte transmis, les options du 49.3 ou des ordonnances sont pour l’instant exclues par Sebastien Lecornu.
Ce qu’il reste a suivre
- Examen du texte au Senat dans sa version originale.
- Eventuelles negociations interparlementaires pour une version commune.
- Decisions du gouvernement sur les procedes a employer pour adopter un budget si accord impossible (special law, 49.3, ordonnances…).
La situation renvoie a un calendrier politique et parlementaire serré, dont l’evolution dependra des choix du gouvernement et des majorites au Parlement.




