Fiscalité : 78% des Français jugent impôts et cotisations trop élevés, malgré un attachement à l’acte citoyen
Le dernier « Baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux », réalisé pour le Conseil de la protection des officiers publics (CPO) associé à la Cour des comptes, dresse un portrait critique de la perception de la fiscalité par les Français. L’enquête, menée par Harris Interactive/Toluna du 29 ao�t au 8 septembre auprès de 3 055 personnes, montre une insatisfaction marquée vis-a-vis du niveau global des impôts et des cotisations.
Des chiffres clés
- 78% des sondés estiment que le niveau general des impots et des cotisations est trop eleve.
- Seuls 19% jugent le niveau des impots approprié, et 18% celui des cotisations approprié.
- 61% trouvent qu’ils paient trop d’impots pour leur situation personnelle (36% estiment payer un bon niveau), et 66% se disent trop imposes pour les cotisations sociales.
- 79% considèrent que s’acquitter des impots et cotisations sociales est un « acte citoyen ».
Perception de l’utilisation des fonds publics et attitude face aux depenses
Les reponses montrent egalement une critique de l’utilisation des deniers publics: 72% des personnes interrogees se disent insatisfaites de l’utilisation des fonds publics. Ce sentiment influe sur le consentement a l’impot. Sur les moyens d’ameliorer les services publics, 49% pensent qu’une baisse de la fiscalite permettrait des ameliorations, 38% estiment que cela est possible sans modifier le niveau des prelevements, et seuls 7% jugent necessaire d’augmenter les impots.
Paradoxalement, et malgré une mauvaise perception du niveau general de la fiscalite, les sondes restent defavorables a une baisse des depenses publiques en contrepartie d’une diminution des impots et cotisations sociales, note le CPO.
Fraude fiscale et expatriation
Le sondage aborde aussi la question de la fraude et de l’expatriation fiscale: 45% des repondants estiment que la fraude n’est « jamais » justifiee, tandis que 25% estiment qu’une expatriation pour reduire ses prelevements obligatoires est toujours injustifiee.
Budget de la defense
Interroges sur le financement du budget de la defense, l’un des rares postes en augmentation dans le projet de budget de l’Etat pour 2026, 86% des sondes ne souhaitent pas qu’il soit finance par une hausse des impots. Parmi eux, 62% prefèrent financer ce poste par une reduction d’autres depenses publiques.
Contexte politique
La publication de ce barometre intervient au moment ou le Senat, ferme sur sa ligne anti-taxes promue par la droite, examine le projet de budget de l’Etat pour 2026, sans certitude d’un compromis politique sur les orientations fiscales et les coupes budgétaires.
Le CPO note enfin une relation nette entre revenus et acceptation fiscale: plus le niveau de revenu des sondes est eleve, plus leur acceptation de leurs impots diminue.




