Salaires : le salaire mensuel de base progresse de 2% au T3 2025, un peu au-dessus de l’inflation
Au troisième trimestre 2025, le salaire mensuel de base (SMB) corrigé de l’inflation a gagné près d’un point de croissance par rapport à 2024. La DARES, le service statistique du ministere du Travail, indique une hausse de 2% sur un an, alors que l’inflation a augmenté de 1,1%. Cette inflexion rompt avec la periode 2022-2023 pendant laquelle les prix avaient cruellement depassé les augmentations salariales.
Detailles des evolutions
Dans les entreprises d’au moins dix salaries, le salaire de base a hausse de 0,3% entre juillet et septembre 2025, confirmant une tendance amorcee au debut de l’annee. Sur douze mois, le gain est de 2%, relativement uniforme selon les categories professionnelles et les secteurs.
- Par categorie professionnelle : ouvriers et employés +2,0%; professions intermediaires +1,9%; cadres +2,0%.
- Par secteur : industrie +2,1%; construction +1,9%; tertiaire +1,9%.
La DARES rappelle que l’indice du salaire mensuel de base mesure la retribution fixe versee chaque mois. Il n’integre pas les primes, les heures supplementaires ni les remunerations variables. C’est donc un indicateur de l’evolution structurelle des salaires, et non du niveau global des revenus percus par les salaries.
Les causes de la hausse
Plusieurs facteurs expliquent que le salaire de base progresse aujourd’hui plus vite que les prix :
- Un rattrapage apres le decrochage de 2022-2023, quand l’inflation avait largement depasse les augmentations salariales.
- Une tension persistante sur le marche du travail dans des secteurs comme l’industrie, la logistique ou l’hotellerie, qui pousse les employeurs a ameliorer les conditions salariales pour recruter et fideliser.
- Le role des negociations annuelles obligatoires (NAO) : en 2025, les accords salariaux dans les grandes entreprises ont souvent prevu une hausse generale autour de 3% en moyenne, meme si les progressions individuelles ralentissent.
- L’indexation du SMIC : depuis janvier 2025, le salaire minimum a ete revalorise de 1,2%, portant son montant brut mensuel a 1 792 euros, effet qui entraine des ajustements sur les echelons immediatement superieurs.
Une progression a relativiser
Malgre ces evolutions positives, plusieurs reservations s’imposent. D’abord, la hausse de 2% reste modeste au regard du cout de la vie : certaines depenses contraignantes (logement, energie, alimentation) continuent d’augmenter plus vite que l’inflation moyenne, ce qui limite le gain de pouvoir d’achat.
Ensuite, les ecarts entre salaries persistent : une augmentation en pourcentage identique n’a pas le meme impact selon le niveau de revenu. Par ailleurs, la dynamique concerne principalement le secteur prive ; les agents publics ne beneficiant pas des memes mouvements. Enfin, les primes, tres presentes dans certains secteurs du tertiaire et de la finance, peuvent baisser, ce qui reduit l’effet positif observe sur la seule base fixe.
En conclusion, le salaire de base rattrape une partie de son retard et devance legerement la hausse des prix, ce qui est encourageant. La tendance reste cependant fragile et dependra du rythme de l’activite economique et des prochaines negociations collectives.




