Budget 2025: supprimer l’impot sur le revenu pour relancer la consommation
Une economie francaise exsangue
En 2025 la France atteint un carrefour budgetaire historique. La dette publique depasse 3 416 milliards d’euros, soit 115,6 % du PIB, un niveau inedit depuis la Liberation. Le deficit se stabilise autour de -5,8 % du PIB, tandis que la charge des interets atteindra pres de 59 milliards d’euros cette annee, un record.
Malgre des plans de relance successifs, le pouvoir d’achat des Francais continue de reculer: -1,2 % en 2024 selon l’Insee, et la hausse du cout de l’energie represente plus de 1 000 euros par foyer. La France reste l’un des pays les plus imposes, avec un taux de prelevements obligatoires de 46 % du PIB et une depense publique a 58 % du PIB.
Pourquoi supprimer l’impot sur le revenu?
L’article avance que l’impot sur le revenu, acquitte par 43 % seulement des foyers fiscaux, rapporte environ 85 milliards d’euros a l’Etat, soit environ 20 % des recettes fiscales. Sa suppression n’est pas presentee comme un gouffre, mais comme une injection directe d’environ 80 milliards d’euros dans l’economie reale, susceptible de relancer la consommation.
Selon la logique exposee, laisser l’argent circuler dans la consommation via un allegement fiscal aurait un effet plus immediat et puissant que des aides ponctuelles ou des subventions ciblees. L’argument se reclame d’une approche keynesienne: stimuler la demande pour relancer la croissance.
Une reforme sociale et politique
Les partisans de la mesure la decrivent comme une reforme sociale: rendre du pouvoir d’achat a la classe moyenne et reconnaitre le travail, en faisant de chaque foyer un acteur economique direct plutot qu’un simple beneficiaire de transferts. Ils attendent un triple effet: economique (stimulation de la consommation), social (augmentation du pouvoir d’achat), et budgetaire (reduction mecanique des depenses de redistribution).
Sur le plan politique, l’idee implique un changement de logiciel: passer d’une logique de prelevement et de controle a une logique de responsabilite et de participation. La croissance, est-il affirme, ne se decrete pas; elle se libere.
Limites et questions a trancher
Cette proposition pose cependant des questions operationnelles et politiques importantes. Supprimer un impot d’environ 85 milliards d’euros suppose de compenser la perte de recettes par des coupes dans les depenses, par une augmentation d’autres impots, ou par une reduction des transferts. L’impact reel sur la consommation dependra de la repartition de ces gains entre menages et entreprises et de la confiance des consommateurs.
Par ailleurs, l’effet sur l’equilibre budgetaire et sur la dette a moyen et long terme necessitera des choix clairs: quelles depenses reduire? Comment proteger les populations les plus fragiles? Comment limiter un risque d’inflation supplementaire si la demande augmente trop vite?
Chiffres cles du budget 2025
- Dette publique: 3 416 Md€ (115,6 % du PIB) – Ministere de l’Economie
- Deficit public: -5,8 % du PIB – HCFP
- Impot sur le revenu: 85 Md€ (≈ 20 % des recettes fiscales) – DGFiP
- TVA: 150 Md€ (1er poste de recettes) – DGFiP
- Taux de prelevements obligatoires: 46 % du PIB (2e mondial) – OCDE
- Depense publique: 58 % du PIB – Eurostat
- Inflation moyenne 2024: 2,3 % – INSEE
- Hausse energie/menage (2024): +1 000 € – Observatoire de l’energie
Conclusion
La suppression de l’impot sur le revenu est presentee comme une piste radicale pour redonner du souffle a l’economie francaise. Elle recoupe des choix politiques profonds sur la facon de financer l’Etat et de proteger la solidarite. Le debat reste ouvert: il oppose la recherche d’efficacite de la relance par la consommation et la necessite de garantir la soutenabilite budgetaire et la justice sociale.




