Résumé

Une enquête iCIMS réalisée par OpinionWay, publiée le 25 novembre 2025, montre que 36 % des salariés français souhaitent changer d’emploi dans les mois à venir, un taux qui monte à 51 % chez les moins de 35 ans. Ces intentions coexistent toutefois avec une forte prudence : 72 % estiment que ce n’est pas le bon moment pour partir, tandis que 73 % se disent satisfaits de leur poste actuel.

Chiffres clés de l’enquête

• 36 % des salariés veulent changer d’emploi dans les mois à venir.
• 51 % des moins de 35 ans envisagent une mobilité professionnelle.
• 72 % jugent que ce n’est pas le bon moment pour changer de poste.
• 73 % déclarent être heureux dans leur emploi actuel.

Une fracture générationnelle autour de l’IA

L’étude met en évidence une divergence nette selon l’âge sur la perception de l’IA dans le recrutement. Globalement, 40 % des actifs considèrent que l’IA peut les aider à trouver un poste adapté. Ce taux tombe à 26 % chez les 50 ans et plus et s’élève à 58 % chez les moins de 35 ans, illustrant une fracture générationnelle marquée.

Amandine Reitz, directrice des ressources humaines Europe d’iCIMS, souligne que « les jeunes voient l’IA comme un levier d’efficacité, tandis que les profils plus expérimentés réclament davantage d’accompagnement et d’explication ».

Attentes des candidats et priorités

Les priorités exprimées se concentrent sur le bien-être et l’équilibre de vie : 83 % veulent mieux prendre soin de leur santé mentale au travail et garder de bonnes relations avec leur hiérarchie, 82 % recherchent un meilleur équilibre vie professionnelle / vie personnelle. Sur le processus de recrutement, 56 % des actifs jugent qu’un contact humain continuel est « très important » ; ce besoin varie toutefois selon l’âge (47 % des 18-24 ans, 44 % des 25-34 ans).

Autre point : 47 % des actifs attachent de l’importance à la bonne compréhension de leur CV, proportion qui monte à 53 % chez les 18-24 ans.

Contexte économique et conseils pratiques

Le contexte macroéconomique influe sur ces intentions : la période 2024-2025 se caractérise par une croissance du PIB faible (environ 0,7 %), une hausse attendue du chômage (7,6 % prévu en 2025) et une contraction des recrutements cadres (-8 % en 2024). Malgré cela, la mobilité reste soutenue et souvent motivée par la recherche d’un meilleur salaire et de flexibilité.

Conseils pour les candidats

• Adopter une démarche proactive et ciblée : candidatures, chasse directe et réseautage.
• Prioriser les critères non financiers : qualité de vie, télétravail, santé mentale.
• Se former à l’usage de l’IA pour valoriser ses compétences et réduire l’anxiété liée à l’automatisation.

Conseils pour les recruteurs

• Concilier outils numériques et contact humain tout au long du recrutement.
• Expliquer clairement l’usage de l’IA et offrir des points de contact pour les candidats plus expérimentés.
• Adapter les pratiques à des attentes générationnelles différentes : rapidité et transparence pour les jeunes, pédagogie et dialogue pour les seniors.

Conclusion

La France se trouve dans une situation paradoxale : un fort désir de changement – notamment chez les jeunes coexiste avec une prudence liée au contexte économique. Pour ceux qui envisagent de changer d’emploi, une stratégie réaliste et active est recommandée ; pour les recruteurs, l’enjeu est d’allier technologie et humanité pour répondre à des attentes contrastées.