Sur le plateau de BFM TV
Sur le plateau de BFM TV ce jeudi 27 novembre, Sophie Binet a dénoncé la recommandation du groupe d’experts sur le Smic de ne pas accorder de coup de pouce supplémentaire au 1er janvier 2026. Les spécialistes proposent de s’en tenir à la mécanique d’indexation automatique, évaluée autour de 1,4 % de hausse.
» Cela fait 17 ans que ce groupe d’experts existe et cela fait 17 ans que chaque année il recommande de ne pas donner de coup de pouce « , a déclaré la secrétaire générale de la CGT.
Contexte européen et revendications
Rappelant la position de la France au sein de la zone euro, Sophie Binet a pointé la faiblesse du salaire minimum national : » La France est un pays de bas salaires « , a-t-elle martelé. Selon l’INSEE, plusieurs pays de la zone euro affichent un salaire minimum plus élevé que la France :
- Luxembourg : 2 638 euros brut
- Irlande : 2 282 euros
- Pays-Bas : 2 193 euros
- Allemagne : 2 161 euros
- Belgique : 2 070 euros
- France : 1 802 euros
» C’est un problème pour les travailleurs et travailleuses qui ne peuvent plus vivre de leur travail « , a ajouté la dirigeante syndicale. La CGT revendique un salaire minimum à 2 000 euros mais, a précisé Sophie Binet, ce montant devra être revu car l’inflation a réduit le pouvoir d’achat : ‘même avec 2 000 euros on ne peut pas vivre’.
Perspectives et chiffres clés
Le groupe d’experts, créé en 2008, n’a jamais préconisé de coup de pouce au Smic depuis sa création. Si le Premier ministre suit la recommandation d’indexation automatique, la hausse prévue se traduirait par une augmentation d’un peu moins de 20 euros net par mois. Aujourd’hui, le Smic net est de 1 426,30 euros.
Selon les données du ministère du Travail, 2,2 millions de salariés du secteur privé étaient rémunérés au Smic au mois de novembre 2024.
Enjeux sociaux
Sophie Binet a averti d’une ‘annee noire pour le pouvoir d’achat en 2026’ si les salaires ne suivent pas. Elle a également dénoncé une dynamique salariale atone : ‘le problème c’est que non seulement le Smic ne va pas augmenter mais les autres salaires non plus. Parce que ce que nous voyons dans les négociations salariales c’est que partout c’est zéro’, a-t-elle expliqué, estimant que le patronat refuse d’augmenter les rémunérations dans l’ensemble des entreprises.
La question du Smic et du pouvoir d’achat reste au coeur des débats sociaux et politiques, alors que plusieurs centaines de milliers de salariés dépendent de ce niveau de rémunération pour vivre.




