Aliments ultratransformés: 35% des calories en France et coûts sociaux élevés
Les aliments ultratransformés représentent aujourd’hui environ 35% des apports caloriques moyens des Français, selon une synthèse publiée par l’INRAE le 19 novembre 2025. Ce niveau reste inférieur à celui observé aux Etats-Unis, où la part atteint 60%, mais il soulève des inquiétudes majeures pour la santé publique.
Preuves et effets observés
L’analyse de l’INRAE repose sur un corpus de 104 etudes epidemiologiques longitudinales. Parmi elles, 92 établissent un lien entre consommation d’aliments ultratransformés et augmentation de maladies chroniques: diabetede type 2, cancers colorectaux, obesite et troubles cardiovasculaires.
Une etude clinique recente est venue renforcer ces conclusions. En l’espace de trois semaines, des participants ayant consomme exclusivement des produits ultratransformes ont montre une prise de masse grasse significative, des dereglements hormonaux et une deterioration de la sante cardio-metabolique, et ce alors que l’apport calorique etait identique entre groupes. Ce mecanisme suggere un impact direct des produits ultratransformes independamment de la quantite ingeree.
Un cout economique important
Le poids economique de la malbouffe est considere comme lourd pour la societe. Selon un bilan relayé par Terre-Net en novembre 2024, le traitement des complications liees a l’obesite coute 10,6 milliards d’euros par an a l’Assurance maladie. Une etude du BASIC, publiee en septembre 2024, estime a plus de 19 milliards d’euros annuels le cout total, direct et indirect, attribuable a une alimentation desiquilibree et ultratransformee en France.
Ces couts ne se limitent pas aux depenses de sante: absentéisme, perte de productivite et aggravation des inegalites sociales figurent egalement parmi les consequences economiques et sociales, selon les auteurs et la presse. Comme le souligne un editorial du Monde, « alors que les depenses de sante explosent, il est urgent de mettre en oeuvre des politiques de prevention contre les aliments ultratransformes et ses effets mortiferes ».
Leviers d’action proposes
Face a ce constat, plusieurs orientations sont proposees par les autorites et la presse specialisee. L’INRAE recommande, dans son communiqué du 19 novembre 2025, des mesures de sante publique coordonnees visant a reduire la production, la commercialisation et la consommation d’aliments ultratransformes. Parmi les mesures cites:
- limitation de la publicite, en particulier a destination des enfants;
- fiscalite plus dissuasive sur les produits riches en sucres, sel et graisses saturees;
- soutien a la restauration collective et aux circuits de distribution d’aliments peu ou pas transformes.
Le Monde insiste sur un triptyque d’actions prioritaires: meilleure accessibilite des aliments sains, taxation renforcee sur la malbouffe et encadrement davantage strict de la publicite et du marketing des produits a profil nutritionnel defavorable.
Des exemples internationaux montrent que certaines mesures peuvent produire des effets mesurables quand elles sont integrees a une politique publique cohérente: taxe sur les boissons sucrees au Mexique, etiquetage nutritionnel type Nutri-Score en Europe.
Un defi politique et structurel
Transformer le paysage alimentaire demeure un challenge important. Cela implique un engagement transversal des ministeres, un arbitrage ferme face aux lobbys de l’industrie agroalimentaire et une volonte politique de replacer la sante publique au centre des priorites. Les consequences de la malbouffe ne relevent pas uniquement du choix individuel mais d’un probleme structurel dont le cout global, desormais chiffre, pose une question de responsabilite collective.




